mardi 17 mai 2022

Dossier Bukanga Lonzo : Voici la pullule amère qui fait agiter l’IGF (Edito)

 



Après une série de publications sur les medias et dans les réseaux sociaux ; après une série d’accusations, sans la moindre preuve du détournement présumé de plus de 200 millions $ par Sénateur Augustin Matata Ponyo Mapon, montant alloué au projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo ; après que la Cour Constitutionnelle s’était déclarée incompétente de poursuivre un ancien premier Ministre, Matata n’est pas trop exigeant à l’égard de l’Inspection Générale des Finances et du Procureur Général près la Cour Constitutionnelle.

 

En effet, pour ce premier ministre honoraire de la République Démocratique du Congo qui clame toujours son innocence, s’il était en face des institutions crédibles, dit-il le week-end passé dans une interview accordée à la Radio France Internationale, RFI, il allait recevoir des mea-culpa de la part de l’IGF et du procureur Général près la Cour Constitutionnelle.  

 

« Quand on dit de quelqu’un responsable intellectuel, ce qu’on est incapable de prouver qu’il a détourné 1 $. Deuxièmement, quand on parle de détournement de 200 millions $, lorsqu’on demande à la banque centrale combien elle a décaissé, le montant est loin d’atteindre les 200 millions $. Donc ça veut dire en d’autres termes ce sont des chiffres qu’on a fabriqués dans le but de nuire » a-t-il déploré.

 

Et de poursuivre : « Le parc agro industriel était géré dans le cadre d’un partenariat public privé entre le gouvernement congolais et une entreprise sud-africaine spécialisée dans la matière agricole. Et le responsable de cette entreprise a dit clairement lors d’une interview publique en RDC qu’il n’a jamais remis 1 $ à monsieur Matata que ce soit directement ou indirectement ! Donc en principe, si j’étais en face des institutions crédibles, mais je devrais recevoir des excuses et à la fois de l’inspecteur général des Finances et du procureur général près la cour constitutionnelle » a-t-il déclaré.

 

En réaction, l’IGF, a, dans un communiqué de presse daté du 16 mai 2022 et relayé par certains medias locaux, sans la RFI où la demande d’excuse avait été formulée, refusé les présenter et se dit attendre l’analyse de fond du  dossier Bukanga Lonzo, sans préciser dans quelle autre juridiction cette analyse de fond se ferait, puis qu’on le sait l’Inspection Générale des Finances aurait commencé par saisir la Cour de Cassation qui avait transmis le dossier pour compétence à la Cour Constitutionnelle qui, à son tour, s’était déclarée incompétente, peut-on le rappeler. L’IGF a-t-elle une autre juridiction ?

 

« L’Inspection Générale des Finances n’a, par conséquent, aucune excuse à présenter et reste convaincue que l’analyse de ce dossier quant au fond ne pourra que confirmer la responsabilité personnelle, pleine et entière de Monsieur Matata Ponyo dans cette débâcle », se défend-t-elle.

Mais l’opinion se pose la question de savoir qui en est le vrai auteur de la « débâcle » du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Par ailleurs, le vocable de débâcle selon le dictionnaire en ligne larousse.fr veut dire « chute d’une entreprise, d’une affaire, etc. ; faillite ».

 

En avril 2021, le député national Ados Ndombasi avait alerté, au terme d’une mission parlementaire menée avec 4 autres élus nationaux dans le parc agro industriel de Bukanga Lonzo que plus de 150 hectares de maïs à récolter en urgence soit 60.000 tonnes, sont en total abandon au parc de Bukanga Lonzo par manque de financement du gouvernement pour leur récolte et leur évacuation vers les centres de consommation.

 

Peut-on réellement parler d’une débâcle d’un parc agro-industriel qui continue à produire jusqu’en 2021, plus de 5 ans après le départ de Matata de la primature, une quantité de maïs estimée à 60 000 tonnes par les élus du peuple? Qu’avait fait l’IGF pour faciliter l’évacuation de cette récolte abandonnée vers les centres de consommations ? Pourquoi aller chercher d’autres récoltes à Kanyama Kasese  alors que celles abondantes du  Bukanga Lonzo étaient abandonnées ?

 

Alire 7SUR7.CD Bukanga Lonzo : 60.000 tonnes de maïs à l'abandon faute des moyens pour les évacuer vers les centres de consommation (Ados Ndombasi)

 

Si le vocable débâcle signifie faillite, l’opinion publique peut encore se poser la question de savoir qui a stoppé le financement en  2017 du Parc Agro-Industriel de Bukanga Lonzo ?

 

A en croire la radio okapi, c’est le ministère des Finances qui avait arrêté le financement de ce méga projet. « Le mécanisme de financement du projet Bukanga Lonzo a été ralenti en 2016, puis stoppé en 2017 par le ministère de finances » peut-on lire.  Qui était chef du gouvernement à cette époque ?

 

A lire la radio Okapi RDC : le manque de financement à la base de l'arrêt du projet Bukanga Lonzo depuis 3 ans

 

Toutefois, l’Inspection Générale des Finances reconnait avoir été saisi par Matata Ponyo pour enquêter sur les allégations de détournement du projet du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo.

 

« Cette mission de contrôle avait été demandée par l’ancien premier Ministre Matata Ponyo lui-même et non une quelconque autorité politique ou judicaire pour être qualifié par lui d’acharnement », peut-on lire dans le communiqué de presse signé par un attaché de presse anonyme.

Si pour l’IGF l’acharnement politico-judiciaire n’existe pas, pourquoi elle qui reconnait avoir reçu le mandat du Sénateur Matata d’aller enquêter sur ce parc, lui avait refusé tout accès sur rapport d’enquête dont certains médias en avait fait des publications abondante et en toute exclusivité ?

 

Pour rappel, le dossier Bunkanga Lonzo dont la population congolaise en a tant attendu parlé des vérités et contre-vérités est aujourd’hui clos par la Cour Constitutionnelle qui s’était déclarée, le 15 novembre 2021, incompétente  de juger un ancien premier Ministre et, à ce jour Matata Ponyo n’a aucun dossier en fixation devant aucune juridiction du pays, mais il est privé de tout mouvement en dehors du pays sauf dans  la ville province de Kinshasa dont il a toujours dénonce un emprisonnement à « ciel ouvert ».

 

La Rédaction

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

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