En
effet, pour ce premier ministre honoraire de la République Démocratique du
Congo qui clame toujours son innocence, s’il était en face des institutions
crédibles, dit-il le week-end passé dans une interview accordée à la Radio France
Internationale, RFI, il allait recevoir des mea-culpa de la part de l’IGF et du
procureur Général près la Cour Constitutionnelle.
« Quand
on dit de quelqu’un responsable intellectuel, ce qu’on est incapable de prouver
qu’il a détourné 1 $. Deuxièmement, quand on parle de détournement de 200
millions $, lorsqu’on demande à la banque centrale combien elle a décaissé, le
montant est loin d’atteindre les 200 millions $. Donc ça veut dire en d’autres
termes ce sont des chiffres qu’on a fabriqués dans le but de nuire »
a-t-il déploré.
Et
de poursuivre : « Le parc agro industriel était géré dans le cadre d’un
partenariat public privé entre le gouvernement congolais et une entreprise sud-africaine
spécialisée dans la matière agricole. Et le responsable de cette entreprise a
dit clairement lors d’une interview publique en RDC qu’il n’a jamais remis 1 $ à
monsieur Matata que ce soit directement ou indirectement ! Donc en
principe, si j’étais en face des institutions crédibles, mais je devrais recevoir
des excuses et à la fois de l’inspecteur général des Finances et du
procureur général près la cour constitutionnelle » a-t-il déclaré.
En
réaction, l’IGF, a, dans un communiqué de presse daté du 16 mai 2022 et relayé
par certains medias locaux, sans la RFI où la demande d’excuse avait été
formulée, refusé les présenter et se dit attendre l’analyse de fond du dossier Bukanga Lonzo, sans préciser dans
quelle autre juridiction cette analyse de fond se ferait, puis qu’on le sait l’Inspection
Générale des Finances aurait commencé par saisir la Cour de Cassation qui avait
transmis le dossier pour compétence à la Cour Constitutionnelle qui, à son
tour, s’était déclarée incompétente, peut-on le rappeler. L’IGF a-t-elle une
autre juridiction ?
« L’Inspection
Générale des Finances n’a, par conséquent, aucune excuse à présenter et reste
convaincue que l’analyse de ce dossier quant au fond ne pourra que confirmer la
responsabilité personnelle, pleine et entière de Monsieur Matata Ponyo dans
cette débâcle », se défend-t-elle.
Mais
l’opinion se pose la question de savoir qui en est le vrai auteur de la « débâcle »
du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo. Par ailleurs, le vocable de débâcle selon
le dictionnaire en ligne larousse.fr veut dire « chute d’une entreprise, d’une
affaire, etc. ; faillite ».
En
avril 2021, le député national Ados Ndombasi avait alerté, au terme d’une
mission parlementaire menée avec 4 autres élus nationaux dans le parc agro
industriel de Bukanga Lonzo que plus de 150 hectares de maïs à récolter en
urgence soit 60.000 tonnes, sont en total abandon au parc de Bukanga Lonzo par
manque de financement du gouvernement pour leur récolte et leur évacuation vers
les centres de consommation.
Peut-on
réellement parler d’une débâcle d’un parc agro-industriel qui continue à
produire jusqu’en 2021, plus de 5 ans après le départ de Matata de la primature,
une quantité de maïs estimée à 60 000 tonnes par les élus du peuple? Qu’avait
fait l’IGF pour faciliter l’évacuation de cette récolte abandonnée vers les
centres de consommations ? Pourquoi aller chercher d’autres récoltes à
Kanyama Kasese alors que celles
abondantes du Bukanga Lonzo étaient
abandonnées ?
Alire 7SUR7.CD Bukanga Lonzo : 60.000 tonnes de maïs à l'abandon faute des
moyens pour les évacuer vers les centres de consommation (Ados Ndombasi)
Si
le vocable débâcle signifie faillite, l’opinion publique peut encore se poser
la question de savoir qui a stoppé le financement en 2017 du Parc Agro-Industriel de Bukanga Lonzo ?
A
en croire la radio okapi, c’est le ministère des Finances qui avait arrêté le
financement de ce méga projet. « Le mécanisme de financement du projet
Bukanga Lonzo a été ralenti en 2016, puis stoppé en 2017 par le ministère de
finances » peut-on lire. Qui était
chef du gouvernement à cette époque ?
A lire la radio Okapi RDC :
le manque de financement à la base de l'arrêt du projet Bukanga Lonzo depuis 3
ans
Toutefois,
l’Inspection Générale des Finances reconnait avoir été saisi par Matata Ponyo
pour enquêter sur les allégations de détournement du projet du parc agro-industriel
de Bukanga Lonzo.
« Cette
mission de contrôle avait été demandée par l’ancien premier Ministre Matata
Ponyo lui-même et non une quelconque autorité politique ou judicaire pour être
qualifié par lui d’acharnement », peut-on lire dans le communiqué de
presse signé par un attaché de presse anonyme.
Si
pour l’IGF l’acharnement politico-judiciaire n’existe pas, pourquoi elle qui reconnait
avoir reçu le mandat du Sénateur Matata d’aller enquêter sur ce parc, lui avait
refusé tout accès sur rapport d’enquête dont certains médias en avait fait des publications
abondante et en toute exclusivité ?
Pour
rappel, le dossier Bunkanga Lonzo dont la population congolaise en a tant
attendu parlé des vérités et contre-vérités est aujourd’hui clos par la Cour
Constitutionnelle qui s’était déclarée, le 15 novembre 2021, incompétente de juger un ancien premier Ministre et, à ce
jour Matata Ponyo n’a aucun dossier en fixation devant aucune juridiction du
pays, mais il est privé de tout mouvement en dehors du pays sauf dans la ville province de Kinshasa dont il a
toujours dénonce un emprisonnement à « ciel ouvert ».
La Rédaction
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